Amélie-san, la plus charmante pluie japonaise

Il faut croire que je semais les graines de mes fleurs préférées en créant mes premiers sites web, aujourd’hui je revois mon site datant lui aussi de 1999 sur Amélie Nothomb suite à l’émoi qu’a suscité la lecture de son dernier roman : Ni d’Eve ni d’Adam. La rentrée littéraire 2007 est fantastique !!

Nous avions eu sa petite enfance au Japon avec sa gouvernante Nishio-san dans Métaphysique des tubes, nous avions eu sa carrière de salary woman avec sa collègue Fubuki dans Stupeur et tremblements, et nous avons cette année son amour pour le pays du soleil levant avec son fiancé Rinri.

La toute jeune Amélie-san décide de vivre dans le pays de son coeur : le Japon. Elle vit alors l’épanouissement estudiantin dans l’ivresse des montagnes ornant en grande partie ce pays, amie avec la grandeur et l’accueil patriotique du Mont Fuji, dans la jubilation de la cuisine japonaise, etc. C’est un plaisir de suivre son bonheur asiatique, dans sa fantaisie si caractéristique et ses pures intensités d’émotion. Il y a aussi sa relation avec un étudiant japonais – cet échange linguistique, cette curiosité mutuelle pour la culture de l’autre – qui vient parsemer le tableau de touches de société japonaise. Mais avant tout, on boit son envie de Japon, on contemple son image du Japon, et l’on dévore ses découvertes du Japon en étant heureux du festin offert.

La grande paix de ce magnifique tableau sur 200 pages nous amène à 50 dernières pages d’une densité de pertinence folle. La première lecture de celui qui ne comprend pas reflètera une impression de fuite aussi lâche que stupide. Carcan social international. La lecture de l’autre lui fera réaliser que l’attitude fluide d’Amélie-san est envol, il est au contraire courageux de privilégier la liberté et se donner l’opportunité de s’accomplir et de donner un sens à sa vie !!! Bref, la toute jeune Amélie-san, augmentée de la pluralité des Amélie du Japon, décide de Vivre.

Ce qu’il y a de fort, avec un récit autobiographique, c’est que l’auteur nous offre son expérience. Il est important d’avoir des modèles pour avancer; d’une certaine manière, pour des domaines précis et variés, nous avons tous des modèles. Avec Ni d’Eve ni d’Adam, Amélie-san peut être un modèle dans des domaines, c’est en soi un superbe cadeau.

Gravez en vous-même cette phrase sublime et souvenez-vous-en lorsque vous vous enfermez dans vos multiples coquilles : « Le seul déshonneur c’est de ne pas être libre. »

5 replies to “Amélie-san, la plus charmante pluie japonaise

  1. Ton article m’a donné envie d’aller acheter le livre illico plutôt que d’attendre quelques années qu’il sorte en poche, il est excellent ! J’adore la façon d’aimer les choses & les gens d’Amélie, il y a très peu de chances de pouvoir s’identifier à ce personnage (si je puis dire) mais parfois on peut retrouver une de nos excentricités abordée dans un de ses romans, on se sent moins seul, sur le coup..!

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  2. Très belle chronique qui donne véritablement envie de se plonger dans un bouquin qui était déjà dans ma pile de lecture. J’ai énormément apprécié les deux précédents livres dans lesquels Amélie Nothomb parlait de ses expériences asiatiques. Je leur avais trouvé une authenticité réjouissante, dans un paysage littéraire parfois encombré par des poseurs.
    La phrase que tu cites, sur la liberté, est très forte. Hop hop, elle gagne mon carnet de citations :-)

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  3. Et bien moi je les ais tous lu jusqu’à Antéchrista (mais je n’ai pas trouvé « Les combustibles »…) mais je vais sans doute me remettre à la lecture. PS: Merci Alice, c’est grâce à ton site que j’ai connue les livres d’Amélie.

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Commentaires fermés

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